Le traumatisme facial représente un pourcentage important des conditions traitées par les spécialistes en chirurgie buccale et maxillo-faciale. Il survient suite à un coup violent lors d’une pratique d’un sport, d’un accident de circulation, d’un accident de travail ou d’un assaut. Le dégât est variable en fonction du choc et peut laisser des séquelles. Il peut être juste une petite coupure des tissus mous de la face ou des traumatismes dentaires. C’est le cas des dents cassées suite à un accident. Mais, le plus grave peut aller jusqu’à la fracture d’un ou plusieurs os du visage nécessitant une chirurgie des mâchoires. En général, il touche une partie bien précise de la face, dont les endroits les plus exposés sont le nez, les orbites, les dents, la mâchoire et les pommettes.
La réparation des plaies de la face requiert une prise en charge minutieuse du patient le plus rapidement possible. Elle varie en fonction de leurs localisation, taille et direction. La majorité des blessures se soignent avec des sutures. Le patient est mis sous anesthésie locale ou générale, si nécessaire, afin d’examiner en profondeur l’ampleur de la plaie. Ce geste est ensuite suivi d’une désinfection de la zone à traiter avant de commencer la chirurgie.
Pour une raison esthétique, les sutures sont faites avec une aiguille et du fil choisis en fonction de l’importance de la plaie et de son emplacement. Les fils sont à retirer au bout de 5 à 10 jours selon la zone suturée. Les cicatrices peuvent être traitées avec des crèmes ou pommades spécifiques pendant environ 3 mois afin de laisser la cicatrisation se faire naturellement.
Parfois, les lacérations au visage peuvent causer une perte de tissus, avoir une atteinte des nerfs ou des vaisseaux importante demandant une reconstruction.
Des chocs directs ou indirects sur le visage peuvent donner suite à des traumatismes dento-alvéolaires. Ils constituent une urgence thérapeutique.
Un des traumatismes dento-alvéolaires est l’avulsion dentaire. C’est l’expulsion complète de la dent de la gencive. Ce type de traumatisme est assez fréquent, surtout chez les enfants. Ces dents tombées doivent être récupérées et remises dans la gencive le plus rapidement possible ou conservées dans du sérum physiologique tel que du lait. Leur réimplantation se fait en installant une attelle. Elle est suivie d’une surveillance radiologique durant un an après l’opération afin d’assurer la réussite de leur maintien. Ces dents devront subir un traitement de canal.
Il y a aussi les traumatismes dento-alvéolaires sans fracture dentaire (la subluxation). C’est un choc sur la couronne dentaire entraînant des déplacements, des douleurs et des saignements des dents, avec ou sans mobilité. L’absence de fracture doit être confirmée par une radiographie alvéolaire, puis le praticien procède à la remise en place de la dent en bonne position dans son alvéole.
Des fractures dentaires peuvent survenir. Elles peuvent se situer au niveau de la couronne ou de la racine. Les fractures coronaires peuvent atteindre l’émail, la dentine ou la pulpe. Dans le premier cas, cela provoque une simple sensibilité de la dent au chaud et au froid. Si la fracture a atteint la dentine et la pulpe, la dent devient hypersensible et nécessite le plus souvent un traitement de canal. Les fractures radiculaires peuvent être douloureuses ou non et accompagnées d’une mobilité constante de la dent selon le degré du choc. D’où l’importance d’une radiographie dentaire, le seul élément de diagnostic. Quand l’os alvéolaire est cassé, on dit qu’il y a une fracture dento-alvéolaire. Elle se caractérise par la mobilité d’un bloc de dents.
Le visage est constitué de multiples os ayant tous la possibilité de fracturer. Les mâchoires sont constituées d’un os supérieur (le maxillaire) et d’un os inférieur (la mandibule). Il y a fracture de la mâchoire quand l’un ou les deux os sont cassés.
La fracture mandibulaire est la plus fréquente. Elle peut se situer sur la portion dentée (dents de sagesse, canines et alvéoles) ou sur la portion non dentée (moins fréquente). Les fractures de la mandibule se caractérisent par des déformations dentaires, des troubles de l’occlusion (façon dont les dents ferment ensemble) et d’une mobilité des fragments.
Les fractures impliquant le maxillaire peuvent avoir trois type : la fracture Le Fort I, Le Fort II ou Le Fort III. La fracture Le Fort I est un choc sous-nasal violent séparant le bloc maxillaire du reste du massif facial. Le trait de fracture est localisé au-dessus de l’épine nasale de l’arcade dentaire supérieure.
Les fractures Le Fort II et Le Fort III aboutissent au détachement de la base du crâne du reste du massif facial. Les fractures les plus rencontrées sont l’effacement de la racine du nez, un trouble de l’occlusion dentaire et d’un trouble de vision, le plus souvent, une vision double.
La fracture tripode de l’os malaire, ou os de la joue, est une fracture faciale fréquente. Elle se caractérise par la disjonction de l’os malaire qui recule. Elle est non seulement inesthétique (dû à l’asymétrie faciale), mais rend l’ouverture buccale douloureuse. Cette fracture est souvent accompagnée d’une fracture de l’orbite.
La fracture de l’orbite résulte le plus souvent d’une pression sur le plancher orbitaire. Ce dernier peut rester déformé sous l’effet d’un choc ou se remettre spontanément en place.
Tout traumatisme touchant des mâchoires et entraînant des soucis d’ordre esthétique ou fonctionnel, fait appel à une chirurgie des mâchoires pour les corriger.