L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) est la seule articulation mobile de la tête qui relie la partie haute de la mâchoire (condyle) au crâne. Elle est située juste en avant des deux côtés des oreilles où le maxillaire et la mandibule se rejoignent. Ce qui nous permet d’ouvrir et de fermer la bouche : bâiller, parler, mâcher… Tout dysfonctionnement de l’ATM peut se manifester par des douleurs, par des contractures musculaires, ou par d’autres manifestations… En s’appuyant sur un examen clinique et radiologique, le chirurgien maxillo-facial identifie le type de la dysfonction. Trois types arrivent fréquemment.
Le dysfonctionnement de l’ATM est évolutif et peut commencer par un craquement occasionnel non douloureux lors de l’ouverture de la bouche. Puis, il devient de plus en plus fréquent et peut être douloureux. Ce craquement se traduit par un déplacement du disque articulaire, appelé ménisque, en avant du condyle : c’est la luxation méniscale réductible. Le plus souvent, elle survient après un effort de bâillement ; plus rarement, elle est suite à un choc reçu sur le visage, notamment sur le menton. En cas de douleur , une approche conservatrice par traitement pharmacologique et des exercices de la mâchoire est à préconiser. Le port de plaque occlusale est aussi une solution.
La disparition brutale d’un craquement accompagné d’une limitation soudaine de l’ouverture buccale est appelée luxation méniscale irréductible. C’est la forme aggravée de la luxation méniscale réductible, car le ménisque est déplacé davantage et y reste en permanence, que la mandibule soit ouverte ou fermée. La limitation de l’ouverture buccale est douloureuse, mais une prise de médicaments anti-inflammatoires complétée par des relaxants musculaires peut calmer la douleur. Des traitements de physiothérapie sont recommandés. En cas d’échec, des procédures chirurgicales sont réalisées
La douleur myofasciale se traduit par une douleur musculaire et de l’inflammation dans les tissus mous du visage. Elle est due à un excès d’utilisation de l’articulation entourant la région temporo-mandibulaire. C’est le cas des personnes qui ont des parafonctions telles que le bruxisme (grincement des dents), le serrement des dents, l’onychophagie (rongement des ongles) et la mastication de gomme… Évidemment, l’arrêt de la parafonction est la première solution pour se débarrasser de la douleur. Parfois, la douleur de la mâchoire s’apaise lorsqu’on applique de la chaleur sur les muscles douloureuse. Mais quand elle persiste, des traitements sont nécessaires.
Le traitement de l’ATM peut être un traitement tout simple : donner du repos à la mâchoire. Autrement dit, éviter les aliments durs et les grandes ouvertures de la bouche. Il y a aussi le port d’une plaque occlusale empêchant les dents du haut et du bas de se toucher. Et, tout comme la luxation méniscale, une prise de médicaments peut compléter le traitement. Si besoin, faire une injection de toxine botulinique dans les muscles élévateurs dans le but de lutter contre le bruxisme et le serrement dentaire. Fréquemment, la douleur s’estompe au bout de quelques semaines.
L’ostéoarthrite est l’inflammation combinée à une usure de l’ATM. La douleur est souvent accompagnée de maux d’oreilles, de maux de tête et d’une douleur musculaire. Et elle peut réveiller le patient la nuit. Elle peut aussi se manifester par une douleur unilatérale sourde et prolongée par un mouvement de la bouche. Le traitement pharmacologique est préconisé. Il est combiné d’une rééducation par physiothérapie. La rééducation est dans le but d’exercer des mobilisations douces: des mouvements de propulsion (propulser la mandibule vers l’avant) et des mouvements latéraux.
Il existe diverses techniques opératoires, mais leur utilisation est en fonction des lésions constatées. Elles se déroulent sous anesthésie générale et nécessitent parfois une hospitalisation.
La chirurgie permet de faire un bilan précis des lésions articulaires. Il permet, par la suite, d’éliminer les facteurs favorisant l’inflammation articulaire et d’enlever les adhérences qui gênent les mouvements du ménisque en procédant à un lavage articulaire (arthrocentèse). Le chirurgien doit parfois procéder à l’ablation du ménisque. Une consultation avec le chirurgien avant l’opération aide à mettre en balance les risques encourus par rapport aux bénéfices de la chirurgie et de prendre une décision tout en connaissance de cause.